Courant de webdesign initié par Apple, le Skeuomorphisme est une tendance design qui semble s’essouffler, mais dont l’influence se fait encore ressentir aujourd’hui. Véritable morceau d’histoire du design digital, il convient d’en comprendre la provenance et l’utilité afin de bien comprendre les évolutions du courant et du web design en général. Le courant est d’ailleurs étudié au sein de nombreuses écoles comme MJM et sa branche spécialisée dans le graphisme et le web design : MJM Graphic Design. Retour sur ce courant particulier.

Le skeuomorphisme : reproduire le réel dans le virtuel

Le skeuomorphisme consiste à imiter l’apparence d’un objet réel lors de la conception d’un objet virtuel. Il s’agit donc de donner à l’objet virtuel une apparence qui rappelle celle du réel grâce au design, aux effets de matière, aux sons à la façon d’utiliser l’objet. Apple, la célèbre firme à la pomme, est l’instigatrice de ce mouvement, dont le but est d’accompagner les utilisateurs novices dans leur adoption des objets digitaux. En effet, cet effet de mimétisme va permettre aux utilisateurs novices d’utiliser les objets virtuels de façons plus instinctives. Les premiers exemples de skeuomorphisme peuvent se retrouver dans la célèbre corbeille présente sur le bureau d’ordinateur. Présente dans Apple Lisa en 1979, la corbeille invite instinctivement l’utilisateur à venir y « jeter » ses documents inutiles de la même façon que dans une corbeille à papier classique. Le petit bruit de papier froissé qui vient accompagner ce mouvement naturel.
Mais c’est avec la sortie de l’iPhone que le skeuomorphisme va atteindre son apogée : afin d’accompagner les utilisateurs dans la maitrise de ce nouvel objet, chaque icône reprend la forme de son objet réel, et les applications sont entourées d’effets de matière rappelant l’objet lui-même. Les « notes » sont ainsi recouvertes d’un liseré à effet cuir, tandis que le calendrier présente des spirales ou que l’appli iBook prend la forme d’une bibliothèque en bois.

Un graphisme sur le déclin

Aujourd’hui le skeuomorphisme tend à s’essouffler pour plusieurs raisons. La première est le besoin de moins en moins important de créer de tels repères : les utilisateurs ont aujourd’hui acquis et assimilé les codes et fonctionnements de ces objets virtuels et n’ont plus besoin d’être aiguillés de la sorte. La deuxième raison est le côté « kitch » qui se dégage de plus en plus du skeuomorphisme, ringardisé peu à peu par l’émergence de nouvelles tendances comme le webdesign. Enfin, ce courant graphique est difficilement adaptable aux nouveaux enjeux du digital, notamment le responsive : il demande de repenser des interfaces adaptées à chaque taille et demande donc un lourd travail tant en termes de graphisme que développent, à l’opposé du flat design, ce qui explique aujourd’hui son abandon progressif.
Pièce d’histoire de l’adoption des usages digitaux, le skeuomorphisme tend à disparaitre peu à peu, mais reste un passionnant objet d’étude. L’avis MJM Graphic Design : si de telles interfaces sont aujourd’hui à éviter, sauf dans de rare cas, il est nécessaire de comprendre ce mouvement et ses implications dans l’histoire du webdesign.

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